7. La nature

(ce billet n'a rien à voir avec la grossesse)

Depuis notre installation l'année dernière, j'ai eu le loisir d'observer pas mal de vie dans notre jardin.
Et je ne peux pas m'empêcher de croire que le fait de le laisser presque sauvage (je dis presque, hein, on a tondu, taillé un peu, mais pas trop, contrairement aux voisins) contribue à attirer toute cette vie, pour mon plus grand bonheur.
J'ai donc vu défiler des souris, des musaraignes, des pic-verts, des lézards, des mésanges bleues, des mésanges charbonnières, des moineaux, des crapauds, un hérisson, un écureuil roux, des rouge-gorges, des bruants, des merles, des chardonnerets, des chauves-souris les soirs d'été, un chat. Alors ça peut paraître banal, mais pour moi, c'est apaisant, reposant, sain, agréable.

Oui, nous avons des feuilles mortes partout dans le jardin.
Non, je ne veux pas les ramasser ou alors, en faire un gros tas pour attirer insectes et donc, oiseaux, musaraignes, hérissons.
La nature trouve son équilibre. Et c'est bon signe pour moi.

Hier soir, en plein milieu du salon, j'ai cru voir une souris se promener tranquillement entre le ficus et le coin des lapins. Au final, ce n'était pas une souris mais Roberta, une musaraigne qui avait l'air un peu perdue et un peu stone. J'ai réussi à l'attraper (!!) et après avoir tenté de la prendre en photo, je l'ai relâchée dans le jardin. C'est bien, les musaraignes. Déjà, c'est solitaire, et puis ça mange des insectes. Pas de graines, donc pas de dégâts comme les souris. J'espère juste qu'elle n'était pas entrée depuis longtemps et qu'elle n'a pas eu de "choc thermique".
Les souris, il faut que je remette des trappes pour voir s'il y en a encore. Je les capture vivantes, attends d'en attraper au moins 2 puis je pars les relâcher loin. Très loin, parce que la première fois, elles étaient revenues (je les avais attrapées une deuxième fois) (oui je sais que c'étaient les mêmes parce qu'une d'entre elles avaient la même blessure sur le museau et qu'elles avaient le même comportement dans la "cage de transition", là où je les mets en attendant de les relâcher).

Alors il y a des inconvénients, d'accord.

S'il y a toute cette vie, c'est bien parce que le jardin leur offre de quoi de se nourrir. Nous avons donc un bon paquet d'insectes aux alentours. Heureusement que personne ici n'est arachnophobe, par exemple, parce qu'on a un sacré paquet de Gisèle (= des araignées) chez nous. Les Pholques sont les plus courantes (longues pattes super fines et tout petit corps), mais au début de l'automne, on a croisé beaucoup de Tégénaires (plus épaisses, plus grosses, plus noires, plus "Eûûûûrk selon Monsieur).
Toujours pareil, je les récupère dans une boîte et je les fous dehors. Enfin, celles que je peux attraper, pas celles qui sont au plafond à 6m20. Les araignées ne me dérangent pas plus que ça, c'est surtout Monsieur qui veut qu'on fasse les toiles souvent. Perso, je préfère avoir des Gisèle plutôt que des moustiques (c'est les seuls que je tue / massacre / écrase sans aucune pitié. D'ailleurs, on voit que je ne les aime pas,je ne leur donne pas de nom). Après, évidemment que quand je reçois du monde, je fais le tour, nettoie, balaie, aspire, parce que je sais bien que tout le monde n'est pas prêt comme moi à prendre sa douche avec Gisèle à 20cm. Mais plus je vieillis (!), plus je me rends compte à quel point on maltraite la nature, la planète, l'environnement, et plus j'essaie, à ma minuscule échelle, de la respecter.

C'est difficile parfois, surtout quand je parle avec ma belle-mère, qui a toujours vécu à la campagne et pour qui la faune et la flore sont d'une moindre importance...
Quand je l'entends me dire qu'il faut de la poudre pour les souris pour qu'elles en bouffent et meurent plus tard, ou qu'il faut du désherbant de merde pour le jardin, ou quand je reviens et qu'elle a taillé (... rasé, serait le terme plus exact) le kiwi en enlevant un nid, j'ai un peu de mal.
Ne parlons pas de mon beau-père qui chasse... (et il est vétérinaire).

Alors oui, je suis une romantique de la nature. Je deviens une de ces insupportables personnes qui parlent bio, écologie, produits naturels. D'ailleurs, pour Choupinette, j'essaie de privilégier le verre, les tissus en coton "bio", le fabriqué en France. C'est pas toujours possible, mais j'essaie.
Mais c'est mon choix de vie. Tant pis si ça paraît "bobo" "élite" ou je ne sais quoi à certaines personnes.

Ce qui me fait un peur, en revanche, c'est que mon empathie pour l'être humain semble décroître un peu plus chaque jour. Je ne peux pas m'empêcher de penser "tant mieux" quand j'apprends qu'un chasseur a été tué par un cerf (ici). On parle de la mort d'un homme, et sûrement avait-il une famille, des gens pour qui il comptait, mais même en me forçant à y penser, c'est le niveau zéro de l'émotion.
Je me surprends souvent à souhaiter que des gens crèvent quand ils font des choses absurdes, dangereuses, égoïstes, surtout envers la vie animale et l'environnement (coucou stupide président aux cheveux dégueulasses, les éléphants te chient dessus). Je m'en rends compte. Je veux dire, je me rends bien compte que justement, si je ne veux pas être comme la plupart de ces connards, il faut que je prenne du recul, que je réfléchisse, mais ça devient de plus en plus difficile.

J'étais la première autrefois à dire que se battre ne servait à rien, qu'il fallait se maîtriser. Désormais, même si je continue à le dire, ce n'est plus la même conviction.

Enfin bon.
C'est une toute autre réflexion, pas forcément très joyeuse et je vais donc m'arrêter là. La factrice vient de passer, et je dois aller faire le relevé du compteur d'eau. Sous le regard des mésanges.
Petit instant de tranquillité.


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